2019 : A Hell of a Ride

Franck E. 🦊
16 min readJan 1, 2019

Salutations lecteur perdu d’un site en rade, inconnu passé par hasard et toi au fond là bas.

(Si tu débarques ici en 2019 parce que tu t’ennuies ou que tu viens de twitter - y en a des biens - , saches que cet exercice sous l’effet divin de l’alcool et de la fatigue accumulée d’une année folle est un rituel sans filet ni relecture. Vois ça comme les élucubrations alcooliques d’un Hemingway de pacotille, émietté par les cotillons et les effluves d’une soirée marquant la fin et le renouveau du cycle infernal de sa vie. Tu peux rester, prends une couverture et de quoi soigner ta gueule de bois, ça va être un voyage sympa et bordélique)

Oui, comme tu le vois, on est pas sur artofgaming.fr, parce que mon admin sys, Bardylette qui fait la Brouette, a été un gros sac de rien et ne m’a pas filé les infos dns pour remettre le site à flots. J’ai beau être habitué à ses fails et son tirage de nouille intempestif, je suis colère (ça va chier pour ton cul, genre vraiment, la calotte de tes morts je vais appeler ton boss pour me plaindre de rien). Mais voilà, ce n’est qu’un énième coup du sort pour un site qui aura vu émerger de si belles plumes et de si gros cons, apporté joies, peines et crises de rire ou d’angoisse, créé emplois et vocations, le tout sur une période de dix ans, hachée comme un bon kébab du kébabier le plus fin qu’il soit.

PUTAIN DIX ANS

Qui aurait cru sur ce bon vieil espace qu’est le Diurne, dernier coin d’une communauté jadis florissante, qu’une majorité de ses membres se retrouveraient encore, travailleraient dans le milieu qu’ils vénéraient alors, et survivraient de leurs plumes et de leurs voix. J’aurais pas foutu un euro dans le pari, déjà parce qu’à cette époque cet euro était crucial, mais aussi parce que parier sur mon cul était aussi suicidaire que stupide.

Et pourtant, noble passant de ce placebo numérique qui comble à peine le vide laissé par mon navire amiral échoué, quelle putain de course à l’échalote. En septembre de cette année, 90% du core de mes gars sûrs fêtera ses dix ans, certains sont devenus ma famille entre temps, d’autres allant jusqu’à être mes fous de collègues, en plus de partager cette route bordélique de briques bancales et jaune pipi. J’aime toujours utiliser la métaphore du chemin embourbé où l’on rampe pour atteindre l’impossible. Ce n’est certes pas très fin mais je t’emmerde, ce n’est pas parce que je n’ai pas mes galons dans ce bouge blanc comme le cul d’un mec de sup de co’ que je vais pas m’étaler autant que je veux.

Bref, une décennie plus tôt, alors que je n’étais que l’ombre d’une image rémanente oubliée dans le sang d’une presse mourant dans la douleur, une idée de génie me vint. J’entends par « idée de génie » une grosse connerie suicidaire qui allait me mener 4 fois au burnout, à trois années cumulées de dépression profonde, à prendre 40kg, perdre mes cheveux et me faire marcher dessus par des nabots pas foutus d’être mieux que des enfants de rien. Mais bordel que c’était cool tout ça, parce qu’en rampant durant toutes ces années, j’ai trouvé pas mal de pépites d’or au milieu de la merde. Ça paraît idiot mais l’adage disant que tu vois tes vrais amis quand t’es dans la merde s’est vérifié plus d’une fois durant ce dixième de siècle. Le suivant est qu’il ne faut jamais mordre la main qui te nourrit mais que si elle te met des doigts dans le fion dans te servir un whisky d’abord, alors ça lui piquera tôt ou tard, vérifié lui aussi. Le dernier, que j’ai suivi grâce à mon naturel stupide, mon absence de sens commun et ma détermination à rester une tête de con est qu’il ne faut jamais cacher qui l’on est. Ça, c’était la partie normale et facile de ma mission de conquête de mon monde. Le reste ?

Du travail, du travail, et une fuckton de chance

On va être sérieux deux minutes, on est pas sur linkedin à se toucher sur des morning routines où je vais t’expliquer comment j’ai chopé la win dans un rêve éveillé en buvant mon feed devant BFM Business. FUCK THESE CUNTS HAY. Non non, je laisse ça aux délogés macronistes et aux enfants de rien (l’un n’est pas incompatible avec l’autre, the more you know). Le travail ne paie pas, du moins trop peu au début, trop rarement au milieu et juste ce qu’il faut quand t’arrives à trouver un coin où y a du fric. Mais entre-temps, toutes les fois où t’as cravaché ta race pour une pige de bigmac où le pain est sec et la viande ressemble étrangement à une fesse de la Baronne de Brandstetter, tu apprends. Note, si tu viens du milieu des crasseux autodidactes, tu rêveras un moment d’avoir plus que le pain sec, mais ça fait partie du chemin. Sinon tu peux faire des études aussi, bosser à l’école, écouter tes parents, entrer dans une branche où il y a de l’emploi puis te jeter d’un pont par désespoir parce que ta vie c’est d’la merde. J’en ai connu, certains me manquent, d’autres mériteraient de se prendre des beignes en plus pour la leçon.

Ce qui compte au final, que tu sois un journaleux invendu ou un salarié lambda, c’est ce que tu fais en plus de la part de job plus ou moins minable/fun que tu as. Je suis un peu comme un vieux 33 tours rayé qui tourne en boucle (faut googler ça les jeunes, c’était un truc du précédent siècle, top moumoute comme on disait) mais ce qui compte pour réussir — toutes proportions gardées -, c’est de rester naturel et de rencontrer des gens.

« Professeur Foxman, comment on rencontre des gens ? »

Et bien vois-tu mon enfant, tout est basé sur de la putain de chance. Un échange de mail avec un mec qui te semble cool peut devenir 10 ans plus tard un entretien pour un taff où tu t’éclateras comme un ouf. Une partie de GTA peut se transformer en un bastion où même si t’en chies et que tu hais certains jours, les murs sont des étendards de ton taff et de ton obstination. Un échange de messages ou de tweets avec un type que tu respectes peut devenir une relation qui t’apprendra plus que n’importe quel cours en amphi, t’apportera de la force ou te donnera l’idée qui te fera bouger ton gros boule de crêpe molle. Tout est chaos et bruit de fond, tout est chance et rien n’est jamais prévu à 100 %.

C’est plus qu’une évidence de dire qu’étant entourés de gens intéressés et de crevards et crevasses de partout, rester soi-même aide à ne pas perdre les pédales, plonger dans les plans chelous et finir pété derrière une poubelle à vomir du sang et de la coke par les trous de nez. C’est aussi super utile pour rencontrer des gens intéressants, parce qu’ils sont souvent entourés de gens intéressés et que comme tu t’en fous de l’intérêt, bah tu tombes dessus au pif.

Pour dépeindre le truc, j’en ai jamais rien eu à foutre que machin soit le grand RP de X et que truc soit une grande figure de Y, s’il y avait un bon feeling, on restait en contact, fréquent ou pas, mais être un minimum honnête avec soi-même et les autres c’est déjà 50 % du taff pour rencontrer des gens. C’est exactement comme pour rencontrer des mecs et nanas, si tu masques qui tu es, tu bâtis sur de la paille et au premier coup de vent tu vas manger un gros souffle de loup et finir le cul à l’air. J’en connais un qui kiffera la métaphore et dont le naturel est justement épuisé par la majorité de sacs à viande qui l’entourent, mais c’est une autre histoire.

Be yourself comme le disait Chris Cornell, si ça te fait faire dans ton froc aujourd’hui ça laissera toujours une carte bonus pour demain. Et oui, je répète la même merde chaque année parce qu’il y en a toujours au fond qui redoublent et qui percutent pas qu’être un trou de balle n’est pas nécessaire. Je suis du genre prof consciencieux tavu…

Me voilà donc entouré par une armée, construite sur une seule base, je suis resté la même tête de con qu’il y a dix ans. J’ai appris des tonnes de choses, enterré trop de projets géniaux avec des gens admirables et morflé ma race pour commencer à récolter quelques figues charnues cette année. Et putain c’est cool d’avoir une paie qui tombe régulièrement, sa maman l’auto-tamponneuse j’avais même pas idée. J’ai dépensé sans compter, bien mis la mifa quand j’ai pu et renvoyé des ascenseurs à ceux qui m’ont tendu la main quand j’avais les pieds coincés dans des racines. Les Lannisters paient leurs dettes dans le sang, moi je paie en or, rubis sur l’ongle et avec intérêts. C’est comme ça que le business grossit, que les alliés prennent du poids et que derrière, la dynamique « win win » , si chère aux Feeders de Linkedin fonctionne mieux que jamais.

Je suis toujours effaré par la faune des foutus philistins furetant pour la moindre fissure où ils pourront s’enfoncer facilement. Si ça me fout dans un état de fureur où je fouetterais ces foutus assoiffés avec un fléau, je comprends aussi que socialement, on est dans une époque de flibustiers et de fennecs féraux. Au milieu des renards, il y a ceux qui plient les oreilles pour quelques œufs et ceux qui emmènent la meute de chiens loin du terrier, et la différence est aussi là-dedans, être fidèle. En amitié, en business, en amour avec les gens pour qui tu écris, à qui tu parles, qu’ils aiment ce qui les vise ou pas, comme un vieux son de NTM qui frappe à ta porte, rester authentique ça paie. Le revers de la médaille en chocolat c’est que rien n’est éternel et que tout peut se casser la gueule du jour au lendemain et ça pour tout le monde. Mais si t’as un minimum de respect et que t’es plutôt droit dans des bottes, même si ça prend un temps et un pognon de dingue comme le dirait notre Jacquouille Présidentiel, il y aura de la lumière au bout du long tunnel sigmoïde et tu sortiras de la merde. Et il y en aura des merdes, toujours, beaucoup, ton moto sera « the ride never ends » ou « quand y en a plus y en a encore » selon ta formule consacrée.

En parlant de merde tiens : WHAT THE SHIT WORLD?

Je veux bien qu’on me colle une étiquette politique un peu rougeâtre malgré mes compétences reconnues et rémunérées pour traduire, parler et faire chialer les gens de la com’, mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Depuis quand c’est l’équipe première Pokerstars qui fait les CP de l’Elysée ? J’étais peinard hier soir, j’allais faire des kirs pour l’apéro, on allait attaquer les pâtés de chevreuil et les galantines quand un putain de métazuckerberg franchouillard m’a craché un CP millimétré taillé dans la plus grosse langue de bois que j’ai pu voir. J’en ai vu des tas de merde, mais cachés derrière un aussi grand écran de fumée, jamais. Tellement convaincant que j’allais fold le repas, un vrai bluff d’anthologie, même sur les tables de Deauville ça t’enfume pas autant. En première lecture j’avais l’impression d’avoir que des drouilles dans la main, je suais, j’étais Patrick Bruel en pleine guigne au WPT. Limite on aurait dit du Ketchapp ou un CP de chez NordVPN tellement ça respirait la rhétorique fallacieuse, les promesses de streams réguliers et de contournement du zonage de Netflix. J’ai ensuite failli jeter mon verre sur le vieux bravia du salon en voyant l’américain (le président, pas le sandw- oh wait) refaire une passe aérienne de sorties encore plus dénuées de sens qu’un film d’Uwe Boll remaké par Paul W.S. Anderson (j’ai des refs, tavu). Ensuite j’ai ouvert mes RSS et j’ai vu Winnie l’Ourson Chinois, Vlad l’Empaleur et Theresa May » be you should get the fuck out ». Alors oui, je suis prompt à la rage mais quand même, Jésus Marie Joseph Gordon Levitt, c’est les allstars de la fin du monde ça ? Non parce que ça y ressemble vachement, même le Lemegeton a pas ça dans ses fiches, et pourtant y a des sacrés dossiers dedans, je le sais, ça fait 15 ans que j’essaie d’invoquer un de ceux-là.

On arrive au moment où je précise, je ne suis pas totalement anti-capitaliste, mais à un moment faut arrêter de prendre les gens pour des cons.

« Trop subtil, trop intelligent »

Bah mon Gillou, si un mec qui a quitté l’école à 16 ans et appris son taff sur le tas arrive à comprendre que ça distribue des coudées non désirées derrière une esquisse de poignée de main, je suis pas vraiment étonné que t’aies une flopée de gens en gilets qui veulent t’expliquer comment ils vont faire la même irl dans ta bande. Il y aurait tout une analyse super intéressante à faire sur la grammaire et la logique argumentaire employée par la « majorité », mais je crois qu’on est à peu près tous conscients que bon, quand les flashballs visent les yeux, c’est qu’on a touché une corde sensible du violon qu’on nous joue. J’en lâche une au passage pour le dindon des fêtes, le petit Joachim, qui malgré un patronyme connu pour son caractère sacré sur les courts, nous a fait une petite crise de nerfs et un lâcher de bons mots certainement puisés dans les derniers strip de Marsault tellement c’était pauvre. Bon ok, je suis peut-être pas le mec le plus à même de parler de notre majorité, mon ancien maire est parti chez eux, après avoir été au centre, puis au MODEM puis à droite du centre, puis à l’UMP, puis retour au centre. Attention, passage total en drift en mode « DEJA VU! » chez la Manif Pour Tous, puis balle au centre/Modem avant un grand écart chez LREM qui lui a ouvert les bras. Je pourrais le traiter de « sale fils de » mais sa maman était une femme admirable que j’ai bien connu et qui aurait certainement honte de l’ignoble petit paquet de merde homophobe et vicié qu’il est devenu. Du coup si tu rajoutes Bruno Bonell sur la table, le draft des gros cancers du cul des ministères, ça fait quand même une brochette de gros escrocs et de spécialiste du fist non consenti et moi, ça me file pas super envie de croire à quoi que ce soit sortant du cloaque qui leur sert de bouche. Et pourtant j’ai presque voulu y croire. Presque. Comme je veux encore croire qu’un mouvement populaire transcendant les classes sociales et économiques peut nous rappeler des trois vertus au fronton de notre pays.

Liberté, Égalité, Fraternité, pas tout à fait

Parce qu’on a quand même bien les deux pieds dans la merde et qu’on restera toujours des coqs réfractaires, râleurs et forcément chauvins, nous prendre pour des belettes en jouant les furets, ça marche moyen, c’est un fait. Par contre, malgré quelques hordes un peu trop brunâtres à mon goût et les analyses toujours aussi pertinentes des éditorialistes inféodés au grand dessin de leur propre cul, y a de l’espoir, du moins un peu. Azy putain me casse pas mon mood là. L’espoir donc, c’est qu’une partie non négligeable des gens retrouvent un peu conscience qu’il n’y a pas que leur gros cul sur terre et qu’en fait, c’est plutôt cool de partager avec les autres. L’espoir d’une petite prise de conscience qui dépasse les belles paroles des écolos de canapé qui sont prompts à bouffer du quinoa parce que c’est tendance mais remplissent allègrement leur appartement de matos fabriqué par l’extraction de matières fossiles et de tonnes de lithium. Te sens pas visé être neutre, c’est une image de la féroce hypocrisie qui nous habite tous et dont on doit essayer de se défaire pour sortir du cercle vicieux des « brebis égarées » dirigées vers la falaise par des loups déguisés en chiens de bergers. Avec un peu de partage, avec son voisin, le mec au coin de la rue ou une personne qui a traversé la mer en risquant sa vie, on se rappelle ce que veut dire fraternité. Et le premier qui me dit charité bien ordonnée commence par soi-même, je commence par lui quand je pose des pics d’Estérençuby aux champs de Mars.

La lutte des classes et ce qui effraie le plus l’économiste néo-libéral depuis 50 ans. L’histoire des trois mecs qui ont 10 cookies sur la table est malheureusement assez flagrante des politiques pratiquées un peu partout actuellement. L’un a 7 cookies, l’autre en a deux et le dernier un seul, pourtant le premier dit au second que le troisième veut lui piquer ses gâteaux en lui piquant la moité d’un au passage. Si je ne prône pas une parfaite répartition des biscuits parce que je la sais irréaliste, à un moment faut rappeler que ceux qui font que les plus riches sont riches c’est quand même les gens qui ont le moins de cookies. Mais voilà, éducation radicale quand tu nous tiens, Jaurès et Blum n’étaient certes pas parfaits, mais ils traduisaient dans un langage clair les besoins des classes ne pouvant exprimer les choses à la manière des ronds de cuir de l’époque.

Sauf qu’aujourd’hui, le dialogue et les grèves, ça fonctionne pas vraiment quand les mecs au-dessus parlent avec une mécanique implacable, couvrent trois actions destructrices avec un demi effort consenti mais posent par la même une carte piège à retardement. Et comme tout mouvement de masse et toute colère larvée, la traduction de voix étouffées est souvent faite par de l’action physique, primaire voire violente. Les options étant limités, les limites d’acceptation du bullshit étant largement dépassées, faut pas s’étonner que ça défile et que ça crame des trucs. Ce n’est certes pas une solution, mais stratégiquement, quand tu veux contrôler une armée, tu dois briser son moral avant de briser ses rangs. Sauf que là le moral est déjà bien bas, qu’il n’y a pas de noyau directeur et qu’on est pas dans un powerpoint pissé par le stagiaire du bureau d’étude et développement des politiques gouvernementales. Au bout, la surprise en mode Cristina Cordula « OH MA GAAAAAD » quand les costards découvrent qu’en fait ils ont affaire à une multitude de sous sections non dirigées et mues par des demandes au final assez simples. Payer des impôts oui, mais des cadeaux fiscaux à ceux qui ont déjà plus que 99 % des autres, t’es gentil mais faut pas faire un suplex à mamie dans les sumacs vénéneux quoi. Et là OMG bis, t’as une demande d’égalité qui sonne, chelou, je suis sûr qu’il est quelque part dans nos textes mais où…

Enfin, dernier point de cette tirade bordélique après promis je rends mon écharpe d’éditorialiste politique et me refaire la vidéo du gros Bourbon qui prend des tartes, la liberté. On l’oublie un peu souvent en ce moment je trouve. Liberté de manifester, d’aimer qui on veut, de s’élever dans la société, de recevoir des soins médicaux dignes par des gens qui ne meurent pas d’épuisement, ou simplement liberté d’être égalitaire et fraternel avec son prochain. J’ai quand même pas l’impression d’être un Zola quand j’ose dire que nos instits chient du sang, que nos personnels de soin crèvent d’épuisement et que le pognon qui remonte devrait plutôt aller vers ce qu’on payait avant au lieu des caisses de quelques grosses boites qui vont se tirer une fiesta de ouf avec nos thunasses durement gagnées vu qu’il y a pas de taff et que les salaires, hormis pour une minorité qui s’en est pas mal sortie, c’est pas trop ça. Je dois être un peu con mais ça fait dix ans que j’écris chaque année que ça pue méchamment et qu’on glisse vers le zbeul total, et malgré tout ce que je peux entendre, j’arrive pas à me dire qu’on essaie pas de nous mettre des grosses carottes façon Electronic Arts made in France.

Keep the chin up, there will be happiness again

On a une année pour voir si le locataire actuel va bouger ou sortir de ses gonds de gros rageux. Non mais c’est un rageux, genre turbo, il a l’oeil gauche qui se barre quand il ment ou qu’il rage et il penche un peu la tête sur le côté parce que ça lui tire sur les cervicales quand il serre les dents. Je suis un peu pareil, c’est peut-être pour ça que j’arrive pas à le saquer d’ailleurs. Mais je suis plus cool et je fricote pas avec des infréquentables escrocs, des cowboys armés qui font passer un 9mm pour un pistolet à eau et NICOLAS SARKOZY. Non, franchement je suis plus cool, okay j’ai deux trois potes un peu borderline sur l’humour crasse et le trolling de compétition, mais ils ont les mains propres.

Et cette année 2019, je la sens pas trop mal, que ça soit pour mon petit derche encore accroché à quelques ronces ou sur le plan global. Elle me ramène Onimusha, une suite à DMC 4, un Ace Combat qui a l’air honnête, du boulot et du temps pour moi et ce sur le premier trimestre. Franchement, manque plus que je perde 20kg de plus et que j’arrive à séduire la femme de ma vie et elle sera ma meilleure année depuis 1099. Non parce qu’on rigole on rigole, mais depuis le trek jusqu’à Jérusalem avec Raymond, Tancrède et Gaston, j’ai jamais eu autant l’espoir d’avoir du fun. Bon, vu l’époque, je pense pas que quelqu’un va perdre un doigt comme Beaudouin dans le puis, mais hey, on a encore une sécurité sociale et la lèpre n’est plus une maladie chez nous grâce aux progrès de la médecine. Ouais bon ok, y a toujours des GLI F4 mais là c’est pas fun du tout. Beaudoin au moins on avait des jeux cools pour récupérer ce qui tombait, on pouvait pas faire grand-chose d’autre, il jouait au Petit Poucet en mode hardcore et on panait rien à ce qu’il disait derrière son masque… Et puis franchement, va marcher 600km habillé comme un putain de krishna en plein cagnard, sérieux fallait qu’on s’occupe le soir et pendant les escales de ravitaillement.

Enfin bref, comme chaque année depuis 10 ans, je te la souhaite bien bonne, et au lieu de t’inviter à faire quoi que ce soit de très ordonné ou dirigé, je vais juste te dire de ne pas oublier que t’es encore libre de traiter tes frères et sœurs comme tes égaux, et que même si des connards en costards pensent qu’ils sont trop subtils, t’es quand même loin d’être le dernier des cons que la terre ait portée.

Je t’abandonne ici après ce traditionnel bordel absolu. On se retrouvera au plus tard dans un an, au plus tôt sur la peau marquée au fer rouge de Bardyl (tu croyais vraiment que c’était une putain de figure de style ?), où tu pourras relire ces mots au détour d’un défilé de la honte, et sinon sur le site quand il sera de nouveau en ligne, parce que medium putain la mise en page de ses morts.

Que les astres te soient bons, que la vie te soit douce et n’oublie pas…

What did you expect?!

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Franck E. 🦊

Editorial / Media / Prod Consultant • VG/Tech Journalist • Radical Podcaster • Sometimes I vent, sometimes I rant but I mean no harm, or just for a few.